Toulouse (31) : Intervention de la Marche Mondiale des Femmes
Intervention de Marie-Thérèse Martinelli également adhérente du Mouvement de la Paix
LES FEMMES EN TEMPS DE GUERRE OU EN SITUATION DE CONFLIT ARME
Pendant les guerres, des femmes participent activement à l’effort collectif, en accédant à des activités professionnelles jusque-là réservées aux hommes et aussi en tant qu’infirmières, il n’y a pas de reconnaissance de leur rôle social. Après le conflit elles se trouvent à nouveau assignées à leur rôle domestique familial.
Les femmes sont actives dans la défense de la paix, elles ont été largement hostiles à la guerre. Elles créent en 1915 la Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté, ONG internationale pacifiste et féministe, afin de promouvoir le désarmement et pour lutter contre l’exploitation, les discriminations et l’inégalité sociale.
Lors de la première guerre mondiale, le viol des femmes françaises par les soldats allemands, dès les premières semaines de la guerre de 1914-1918, furent nombreux, même s’il n’est pas possible de les quantifier car aucune statistique n’est disponible sur ce sujet. Mais grâce aux rapports de la Commission d’enquête, mise en place dès septembre 1914 sur les « actes commis par l’ennemi en violation des droits humains », une large place a été accordée à cette question en incluant les dépositions des victimes et de leurs témoins.
Le viol des femmes s’inscrit dans le contexte plus large des atrocités commises lors des guerres. Il symbolise l’humiliation infligée à la nation convoitée, ou la vengeance des vaincus et la punition des vainqueurs.
Pendant la Seconde Guerre mondiale elles ont endossé beaucoup de rôles différents allant de combattantes à travailleuses. Elles pouvaient être : dans l’administration, infirmières, chauffeurs de camion, mécaniciennes, électriciennes, auxiliaires ou pilotes.
En Asie, dans les territoires occupés par les Japonais, les femmes ont été contraintes à l’esclavage sexuel. L’Armée Impériale en a forcé des centaines de milliers à devenir des femmes de « réconfort », avant et pendant la Seconde Guerre mondiale.
A la fin de la guerre, les armées retournant à leur pays d’origine, ont violé les femmes des villages traversés. Les perdants comme les gagnants, ont placé les femmes sous leur soumission machiste et patriarcale.
Ce sont les femmes qui souffrent, trop souvent, les pires conséquences des guerres. La violence basée sur le sexe, y compris le viol, constitue une arme de guerre de plus en plus utilisée, dénonce le Fonds des Nations unies pour les populations.
Le rapport présenté par l’ONU, en 2010, est basé sur des récits de personnes touchées par un conflit ou une catastrophe naturelle en Bosnie-Herzégovine, en Haïti, en Irak, en Jordanie, ou au Libéria, au Timor Leste, en Ouganda et dans les Territoires Palestiniens.
Ainsi, longtemps après la fin de la guerre en Bosnie, un nombre considérable de femmes violées lors du conflit restent traumatisées et craignent que leur sort soit révélé au grand jour.
Partout dans le monde le viol est quelque chose de très grave, dévastateur pour les femmes et qui fait souffrir aussi toute la famille. Dans les Balkans, comme dans beaucoup de pays c’est le déshonneur total. Les femmes sont doublement victimes car elles sont souvent rejetées de leur communauté.
Au Sud Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), plus de 15.000 femmes et filles ont été violées en 2010, tant par les rebelles armés du Rwanda, que des milices armées par les multinationales de l’extraction et du commerce des minerais, ou par les troupes gouvernementales et même par les casques bleus de l’ONU.
Les atrocités sont commises devant la famille, afin de détruire ce lien vital, la cohésion du village, les traditions qui sont le socle de leur collectif.
Encore maintenant, alors que les conflits semblent terminés, l’hôpital de Panzi, à Bukavu (au Sud Kivu) continue à voir arriver des vagins détruits par l’introduction d’armes, d’objets contondants et de morceaux de bois, comme c’était le cas dans les années 2000.
Le viol est devenu une arme de destruction massive. Les enfants qui naissent de ces actes barbares sont rejetés, souvent leur mère aussi. Sans famille, sans amour maternel, sans référents, ils deviennent des êtres à la dérive, des proies faciles pour tout type de trafic ou d’actes violents et malveillants. On dit d’eux qu’ils sont des bombes à retardement…
Tous les conflits de l’Histoire ont vu des abus sexuels commis à plus ou moins grande échelle. Néanmoins, cette violence a évolué au cours du temps. Elle est passée d’une pratique profitant du chaos de la guerre, à une stratégie, un instrument au service de la destruction guerrière, de la destruction des femmes et des peuples.
Actuellement les femmes ukrainiennes sont violées par les militaires russes, lorsqu‘elles immigrent en Pologne et qu’elles sont enceintes, l’avortement leur est interdit.
Le Conseil de sécurité des Nations unies vise à mettre un terme aux violences sexuelles contre les femmes et les fillettes durant les conflits armés et lance un appel à encourager le renforcement de la paix.
Nous nous en félicitons car depuis de nombreuses années, les femmes féministes et pacifistes, nous revendiquons de participer à tous les pourparlers de paix, à tous les programmes et commissions de prévention, à la mise en place d’une éducation à la culture de paix.
De nombreuses palestiniennes et israéliennes ont manifesté pour la résolution du conflit et une participation accrue des femmes aux initiatives israélo-palestinien, pour une paix juste et durable.
Nous demandons que la souveraineté des peuples soit prioritaire, en Palestine, au Kurdistan de Turquie et de Syrie, en Syrie, en Ukraine, au Sahara occidental et partout où les peuples réclament.la liberté de décider eux-mêmes.
Nous demandons la levée de l’impunité des crimes contre l’humanité et la non-négociation des droits humains.
Nous demandons que les guerres et les conflits armés cessent, que tout soit mis en œuvre, par la voie diplomatique, pour que cessent les guerres et les conflits armés partout dans le monde.
Nous sommes toujours solidaires et en action auprès des femmes et des peuples qui luttent pour leur indépendance, pour leur liberté, pour leurs droits, pour vivre en paix.
Nous résistons pour vivre
Nous marchons pour transformer.
Marche Mondiale des Femmes
19 place St Sernin 31.000 Toulouse
Mmdf31@yahoo.fr