Une graphiste pour célébrer la paix

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Fred Garcia-Sanchez est une graphiste auteure de nombreuses affiches militantes et images politiques. Riches en couleur, elles agissent comme des célébrations enthousiastes des causes qu’elles illustrent. Cette année, Fred Garcia-Sanchez a réalisé l’affiche du 21 septembre qu’elle a offerte au Collectif du 21 septembre. Nous l’avons interrogée sur ses motivations.

Planète Paix : Aviez-vous créé d’autres affiches sur le thème de la paix ? Quels sont vos thèmes de prédilection et la paix en fait-elle partie ?
Fred Garcia-Sanchez : Ce n’est pas ma première affiche sur ce thème. J’ai déjà eu l’opportunité d’illustrer le vers de Jacques Prévert « Quelle connerie la guerre ! », j’ai aussi créé des affiches contre la guerre et la violence. Lutter contre la guerre, c’est pour moi partie intégrante des combats progressistes auxquels je participe à ma manière avec pour sources d’inspiration les luttes des femmes pour l’égalité, la lutte contre l’homophobie et la transphobie, les luttes des peuples pour la justice, mais aussi les luttes quotidiennes pour vivre mieux. Dans l’album de mes créations, vous trouverez l’Irlandais Bobby Sands tout comme la femme afghane victime de l’obscurantisme, la chanteuse kurde Nûdem Durak et le noir américain Mumia Abu Jamal. Mais aussi des images contre la réforme des retraites, les violences policières et la sauvegarde de l’hôpital public.

P P : Comment en êtes-vous venue à créer cette affiche pour le 21 septembre ?
F.G-S. : Je vis dans un entourage familial, amical et professionnel militant. Je fais partie d’un collectif d’artistes engagés, Formes des luttes. Par ailleurs, mes parents sont actifs au sein du Mouvement de la Paix à Villejuif, je suis moi-même engagée dans la vie de cette localité et je participe aux événements publics des associations et de la municipalité. C’est à l’occasion d’une de ces manifestations que les amis pacifistes villejuifois m’ont suggéré d’illustrer la Journée Internationale de la Paix du 21 septembre et m’ont mise en contact avec le Collectif du 21 septembre. Nous avons échangé et j’ai proposé l’affiche qui a été retenue.

P P : Pouvez-vous nous en dire plus sur cette affiche, sur la jeune fille, la colombe, la planète ?
F.G-S. : Je me suis posé la question de la signification de cette journée de l’ONU. Il m’est apparu qu’elle devait être portée par la jeunesse car elle engage son avenir ; je me suis dit aussi qu’elle devait donner un nouveau souffle à notre planète et que cela n’était possible qu’avec la Culture de la Paix que veulent construire les pacifistes. J’ai donc repris le symbole universel de la colombe de la paix si magnifiquement thématisé par Picasso qui fut un fidèle soutien du Mouvement de la Paix. Je me suis aussi inspirée d’une célèbre photo de Marc Riboud, la jeune fille à la fleur, contre la guerre au Vietnam. Mon affiche combine tous ces éléments et j’ai utilisé la technique et les coloris qui me sont propres pour donner du dynamisme à cette affiche que j’ai voulu gaie, entraînante. Il faut que la paix soit belle.

P P : Ne ressentez-vous pas un décalage par rapport à la situation que nous vivons ?
F.G-S. : C’est justement dans les situations de crise, de détresse et de désespoir qu’il est urgent d’envoyer des signaux positifs, d’imaginer un monde différent où l’on retrouvera le bonheur de vivre. Cela fait partie pour moi du rôle des artistes : donner à voir d’autres possibles.

Propos recueillis par Alain Rouy

Extrait du n°664 de Planète Paix, Septembre 2021

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