Collectif du 21 Septembre

Nous voici rassemblés ce 21 septembre 2022, journée internationale de la paix décrétée par les Nations Unies. Dans de nombreux pays et villes de France, à Albi, Brive, Rennes, Ajaccio, Bordeaux, Paris, etc.,  des citoyens répondent à l’appel de l’ONU pour le droit à la Paix.

L’Onu qui a placé la journée internationale 2022 sous le thème « mettre fin au racisme. Bâtir la Paix » indique sur son site « Nous avons tous un rôle à jouer dans la promotion de la paix ».

Hier, à l’ouverture du débat général de la 77e session de l’Assemblée générale des Nations Unies  à New York, devant les États membres, le Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a déclaré « Notre monde est au plus mal. Les clivages s’accentuent. Les inégalités se creusent. Les difficultés s’étendent…. Nous ne pouvons pas continuer ainsi ».

Il a plaidé en faveur d’une coalition mondiale pour surmonter les divisions d’un monde « en péril et paralysé ». 

    Après le déclenchement de la guerre en février avec l’agression de la Russie contre l’Ukraine, le Mouvement de la Paix n’a cessé de condamner l’agression du dictateur Poutine. Nous avons appelé à la solidarité avec les Ukrainiens, nous avons tenté d’établir un dialogue, avec et entre, les pacifistes russes et ukrainiens et avons agi en permanence pour un cessez-le-feu immédiat et une solution politique négociée.

Six mois après le début de cette guerre, les victimes se comptent par dizaines de milliers, les destructions sont considérables, les risques d’extension régionale et mondiale de la guerre, y compris avec un usage possible des armes nucléaires, sont plus importants que jamais.

Le Général Desportes, ancien directeur de l’École de guerre, déclarait en avril : « La question en stratégie est toujours de savoir comment va réagir l’autre. Poutine va monter dans les gammes, et il n’y a pas d’autre possibilité que d’aller frapper avec le nucléaire, d’abord en Ukraine sûrement et possiblement ailleurs par la suite (…) Je suis très inquiet (…) On se rapproche de la troisième guerre mondiale (…) Cette guerre doit s’arrêter ! ».

    S’obstiner dans les seules voies militaires s’avère une impasse dramatique pour le peuple ukrainien mais pèse aussi pour tous les peuples d’Europe, voire du monde. Les dirigeants européens et états-uniens ont la responsabilité de trouver les moyens d’ouvrir un processus politique de négociations, qui sera difficile, mais est la seule issue possible à cette guerre, comme cela a été le cas dans tous les conflits passés.

    Par ailleurs, nous ne pouvons que constater et déplorer que d’autres conflits persistent dans le monde (Yémen, Palestine Afrique, Irak, Kurdistan etc.), avec leur cortège de victimes innocentes.

 La militarisation du monde s’accroît, tant à travers le commerce des armes, que par la reprise de la course aux armements, y compris nucléaires. Ainsi selon le  rapport d’ICAN, les dépenses mondiales en armement nucléaire ont augmenté de 9% en 2021, par rapport à l’année précédente. Celles de la France ont aussi augmenté, avec 5,9 milliards d’euros consacrés à l’arme atomique. Nous demandons que la France signe le Traité d’interdiction des armes nucléaires adopté par l’Assemblée Générale des Nations Unies en 2017. 

    Aujourd’hui, 21 septembre dire « Stop les guerres, stop la violence, stop la misère, PAIX ! », c’est aussi dire « oui à la satisfaction de besoins sociaux, oui à la défense des services publics, oui à l’investissement dans la lutte contre le dérèglement climatique».

    Partout en France et dans le monde, la misère et les inégalités s’accroissent. Une minorité s’enrichit en exploitant les salariés, en vendant des armes et en détruisant la planète, cela suffit !

    Le dernier rapport du GIEC est particulièrement alarmant, il reste peu de temps pour inverser ou atténuer les conséquences du dérèglement climatique. L’O.M.M. (organisation météorologique mondiale), dans son rapport en date du 13 septembre 2022, indique :

« Nous allons dans la mauvaise direction. Si nous ne prenons pas des mesures beaucoup plus ambitieuses, les effets physiques et socio‑économiques du changement climatique seront de plus en plus dévastateurs. Les émissions provenant des combustibles fossiles, qui avaient diminué pendant la pandémie, repartent à la hausse. Pour l’O.M.M., si nous voulons respecter l’Accord de Paris, en limitant le réchauffement de la planète à 1,5 °C (au-dessus des températures préindustrielles), nous devons consentir à des réductions de gaz à effets de serre sept fois plus fortes d’ici à 2030.  

Ce n’est pas la direction que prennent les dirigeants de ce monde, en France ou ailleurs. La puissance des lobbies, la rentabilité priment sur l’intérêt des peuples. Nous ne pouvons compter que sur les opinions publiques pour imposer des mesures systémiques qui permettront que la planète reste vivable pour les générations futures.

Mais nous gardons à l’esprit qu’au niveau mondial,  1 % des plus riches polluent autant que 50 % des plus pauvres, donc la sobriété nécessaire ne peut s’appliquer d’une façon uniformisée, Justice sociale, Climat, Paix sont totalement imbriqués.

Au nom du Comité du Lot du Mouvement de la Paix et de ses partenaires lotois, je remercie les citoyens qui ont répondu au double appel de l’ONU et du Collectif National des Marches pour la Paix.

Ensemble continuons à œuvrer pour la construction d’un monde plus juste, plus écologique et plus pacifiste.

Intervention de Marie-Annick Floch, secrétaire départementale du Comité du lot Du Mouvement pour la Paix, lors du rassemblement du 21 septembre 2022, devant la Fontaine de la Paix à Cahors.