Dijon – Quétigny (21) : Marche pour la Paix le 22 septembre, un franc succès
La marche de la paix d’aujourd’hui à Quétigny est la quatrième du genre dans l’agglomération dijonnaise et la première en dehors de Dijon. Elle s’inscrit dans un cadre national et international, soutenue par plus de 150 organisations, dont nos partenaires historiques, LSR et IHS-CGT, mais aussi d’autres organisations (UD CGT, PCF 21, Dijon Ecolo, PG21, Sortir du Nucléaire, FI 21, les Amis de la Terre, Gauche alternative de Quétigny, l’ARAC 21, ATTAC 21, le Man…).
Elle entend célébrer la journée internationale de la paix consacrée par l’ONU chaque 21 septembre et qui est trop souvent inaudible ou invisible dans les médias voire dans l’opinion publique en général.
Cette marche de la paix n’aurait pas pu être possible sans le concours de nombreuses personnes, notamment :
-le maire de Quétigny, Remi Détang, qui a tout de suite donné son accord,
-Moulay Jellal, adjoint à l’action éducative et au jumelage coopération, et tout son service, qui a non seulement porté cette marche mais aussi le projet en cours d’élaboration relatif à l’Education à la Culture de la Paix et de la NV. Quétigny… ville de paix, c’est sans doute pour bientôt?
-Olivier Carisey, chargé de la communication, qui a permis la confection de l’information et sa diffusion, laquelle a du être revue à plusieurs reprises afin de tenir compte de certaines difficultés rencontrées jusqu’au dernier moment et qui ont été quelque peu perturbantes,
-les responsables des écoles et du centre de loisirs qui ont, avec les enfants, réalisé de très belles performances que nous pourrons découvrir au cours de la marche,
-et bien sur, toutes les autres personnes rencontrées lors de nos réunions.
Qu’ils et qu’elles en soient ici toutes et tous remerciées.
Cette marche de la paix repose sur une conviction assez largement partagée par toutes et tous : l’aspiration des peuples à vivre ensemble en paix dans la solidarité, la justice et la fraternité. Cette paix n’est pas une paix négative au sens de la seule absence de guerre, c’est une paix positive qui signifie à la fois absence de guerres mais aussi justice sociale et environnementale, solidarité et liberté pour toutes et tous, forte du respect de notre diversité. En cela, cette paix est révolution des esprits.
Or, force est de constater que nos sociétés sont de plus en plus polarisées entre richesse ostentatoire d’un côté et pauvreté et inégalités croissantes de l’autre (cf le dernier rapport du Secours Populaire), entre les « premiers » de cordée et les « derniers » de cordées (comme dirait un PR), entre la montée des extrêmes-droites en Europe et ailleurs et les luttes et pratiques sociales diverses et alternatives qui n’abdiquent pas de voir advenir un autre monde possible.
La peur des Autres est très souvent instrumentalisée par le pouvoir et le repli sur soi, qui en découle, trop souvent présenté comme une/sinon la solution, dévaluant les valeurs de solidarité et de fraternité. Dans ce sens, le sort des migrants, qui est malheureusement bien connu ici dans l’agglomération dijonnaise, est de ce point vue plus qu’éclairant aujourd’hui.
Nos sociétés sont aussi marquées par la culture de la guerre et de la violence. Si de nombreuses causes en sont à l’origine, la militarisation des cœurs et des esprits en est certainement une des dimensions primordiales.
Ainsi, l’augmentation incessante des dépenses militaires qui sont passées de 1144 milliards de dollars en 2001 à 1739 milliards en 2017 (Sipri en USD taux de change 2016) favorisent un commerce des armes, aussi bien immoral que dangereux, alors que le budget des Nations Unies pour les opérations de paix est de seulement 8,7 milliards et que la lutte contre le réchauffement climatique nécessite des moyens importants tout comme la réalisation des Objectifs du Développement Durable (ODD).
Seulement 5 % des dépenses militaires mondiales pendant 10 ans permettraient, selon le programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), de résoudre les principaux problèmes de l’humanité (alimentation en eau, faim, analphabétisme, principales maladies…).
La guerre est toujours un échec. Elle conduit au chaos et enfante des monstruosités dont sont victimes les populations civiles jetées sur le chemin de l’exil.
Au moment où le gouvernement français vient de doubler les dépenses annuelles consacrées à la production de nouvelles armes nucléaires en France (de 3.3 à 7 milliards d’Euros par an), n’est-ce pas temps de dire que notre aspiration au développement d’une culture de la paix est inconciliable avec une nouvelle augmentation des dépenses consacrées aux armes nucléaires dans notre pays et dans le monde et inconciliable avec la société militarisée, de la peur et de l’égoïsme ; du chacune-e pour soi, que l’on nous « vend » comme horizon indépassable
Le Mvt de la Paix oeuvre au plan national et international pour lutter contre l’arme nucléaire et les guerres, notamment en demandant instamment à la France, et aux autres Etats en général, de ratifier le TIAN adopté à l’ONU en juillet 2017, qui peine à atteindre les 50 signatures nécessaires à sa mise en œuvre officielle. La France porte une lourde responsabilité dans son inaction. D’ailleurs, un vœu d’un conseil municipal de la ville de Quétigny demandant au PR de ratifier le traité aurait un vrai sens politique.
Le Mvt de la Paix s’oppose aussi à la politique actuelle de ventes d’armes à des pays aux politiques agressives, à des régimes autoritaires et dictatoriaux et plus généralement, le Mvt de la Paix considère que l’OTAN est devenue obsolète et que ses orientations bellicistes en font un danger planétaire.
D’autres perspectives internationales sont possibles, à condition que l’on puisse en débattre de manière ouverte et non comme c’est le cas depuis trop longtemps dans les sénacles du pouvoir au motif que c’est un sujet réservé à l’Exécutif.
Le Mvt de la Paix oeuvre aussi au plan local pour planter (le jardin des Huches m’incite à filer la métaphore) les graines de la culture de la Paix et de la NV en ouvrant les enseignants, les enfants (et leurs parents) à ses valeurs, ses comportements et ses habilités. La résolution de l’ONU au tournant des années 90 enjoint les Etats à prendre leur part dans tous les domaines vitaux pour la vie ; l’éducation, la culture, le social doivent être des champs à investir pour y semer ces graines de la culture de la paix, pour les entretenir, en prendre soin, pour ensuite en partager les fruits entre toutes et tous.
L’appel à ces marches de la paix poursuit donc ces ambitions, ici et ailleurs, en France, plus de 40 marches auront lieu aujourd’hui.
Elles peuvent/elle doivent être un moment de prise de conscience que changer la culture de la guerre en culture de la paix est possible, qu’entre l’enfer et la raison il faut choisir, aurait dit Albert Camus, que c’est une perspective réjouissante mais longue, qu’elle nécessitera bcp d’efforts et de volonté, à commencer par cette marche aujourd’hui…
Pour la rendre plus agréable, elle sera ponctuée de prises de paroles, de musique, d’humour (la paix n’est pas triste ou fade, bien au contraire) et de convivialité, notamment lors de l’ultime étape dans la préau de l’école Mandela, tout un symbole car c’est personnage dont tout le monde connaît le non -surtout ici à Quétigny- et qui a pu dire :
« Il se peut que le jour soit encore loin où les nations transformeront les armées puissantes en mouvement de la paix et les armes en soc de charrues inoffensifs. Mais c’est un vrai motif d’espoir qu’il y ait aujourd’hui dans le monde des organisations, des associations, des individus, voire des Etats, qui travaillent avec sincérité et courage à la paix dans la monde.
« la paix n’est pas seulement absence de conflit : la paix consiste à créer un environnement où les hommes et les femmes peuvent s’épanouir sans distinction de race, de couleur, de croyance, de sexe… ».
Ces paroles de N. Mandela sont un encouragement à aller plus loin sur notre chemin qui ici à Quétigny prendra la forme de cette marche, dont la sécurité lors des traversées des routes sera assurée par nos amis de LSR et qui sera clôturée par un apéritif et un goûter (pour les enfants) convivial à l’école Mandela.
Je vous souhaite au nom du Mvt de la paix une très belle marche de la paix 2018.
APPEL PCF
Le 22 septembre, dans toute la France, nous marchons pour faire entendre une autre voix, celles des peuples, et en France celle des citoyen-ne-s engagé-e-s dans des luttes et nombreux mouvements de solidarité internationale et pour la paix, de développement et commerce équitables, de défense des services publics et la satisfaction des besoins sociaux, humains et écologiques, des mouvements de solidarité avec les migrant-e-s et réfugié-e-s, de résistances contre la poussée de l’extrême droite, de lutte contre le réchauffement climatique et la destruction de l’humain et de la planète par l’augmentation frénétique du commerce des armes qui poussent conflits et guerres dans la durée.
Nous sommes lucides : c’est en agissant ensemble, toujours plus nombreux, que nous verrons s’imposer d’autres logiques que celles de la peur, de la haine, du pillage des ressources et richesses au plan international.
POSER LES FONDEMENTS D’UNE SÉCURITÉ HUMAINE COLLECTIVE
- Nous sommes les plus nombreux à considérer que la France doit maintenant signer et ratifier le Traité international d’interdiction des armes nucléaires, adopté sous égide de l’ONU en juillet 2017 ; une mobilisation citoyenne qui a reçu, en octobre dernier, à travers la coalition ICAN, le Prix Nobel de la Paix.
Le 22 septembre, nous marcherons pour exiger que la France, membre permanent du conseil de sécurité de l’ONU, 6e puissance mondiale, rejoigne ce mouvement historique d’éradication de l’arme nucléaire. Et à nouveau le dimanche 14 octobre, le PCF sera partie prenante de rassemblements et mobilisations citoyennes exigeant la ratification du traité.
- Nous sommes nombreux à nous opposer à la politique actuelle de ventes d’armes à des pays aux politiques agressives de régimes autoritaires et dictatoriaux : l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Iran, Turquie, Russie, Israël, Égypte, aujour d’hui parties prenantes des guerres du Moyen-Orient (Syrie, Yémen, colonisation des territoires palestiniens, répression et massacres des populations kurdes) mais aussi à des pays en conflit larvé comme l’Inde et le Pakistan ;
- Nous sommes nombreux à considérer que l’OTAN est devenue obsolète et que ses orientations bellicistes en font un danger planétaire, et que ce n’est pas en armant une «Défense européenne» – déjà totalement imbriquée dans l’OTAN – que l’«Europe», qui participe à des opérations extérieures en Afrique ou en Asie, portera une voix de paix et garantira une sécurité collective aux peuples de ses États-membres au gré des changements d’alliances opportunistes.
Le 22 septembre, marchons pour la Paix ! mercredi 12 septembre 2018 APPEL CGT
Engagée dans un syndicalisme de transformation de la société pour un Développement Humain Durable, la lutte pour la Paix et le désarmement dans le monde s’inscrit dans les priorités de la CGT. La guerre est toujours un échec ; elle conduit au chaos et enfante des monstruosités dont sont victimes les peuples et les populations civiles jetées sur le chemin de l’exil. En tant qu’organisation syndicale, nous sommes très préoccupés par la situation des travailleurs et de leurs familles, de même que nous sommes très inquiets de voir le droit international bafoué et une recrudescence des conflits réduisant les populations à fuir leur pays, la misère, la haine et le fanatisme. Depuis 1981, sous l’égide de l’ONU, nous célébrons la journée internationale de la Paix, le 21 septembre. La CGT, actrice au sein du Collectif National « En marche pour la Paix », appelle à participer aux marches pour la Paix, le samedi 22 septembre 2018, qui auront lieu partout en France. D’autre part, le 14 octobre, le Collectif National « En marche pour la Paix » organise 10 rassemblements, en France, dans le cadre de la campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires. Alors que la casse des services publics, de la Sécurité sociale, du code du travail continue, alors que le refrain du « manque d’argent » persiste, l’assemblée nationale a adopté la loi de Programmation militaire 2019-2025 ; une loi qui porte les dépenses de défense à 2% du PIB de la France d’ici 2025, selon les exigences de l’OTAN (organisation illégale au regard des lois internationales). Alors que le gouvernement Macron exige de nous toujours plus de sacrifices, le budget annuel du ministère des Armées devrait progressivement passer de 34,2 milliards à 50 milliards d’euros, avec une hausse de 1,7 milliard d’euros, par an jusqu’en 2022, puis de 3 milliards d’euros, par an, jusqu’en 2025. Au total, Monsieur Macron propose d’engager 295 milliards d’euros entre 2019 et 2025 au titre de la loi de Programmation militaire, dont 42 milliards pour le renouvellement de la flotte de sous-marins nucléaires lanceurs d’engins basés à l’Île Longue et la composante nucléaire aéroportée. Toutes ces décisions vont à l’encontre de l’aspiration des peuples, de notre planète, des besoins sociaux mais va, aussi, à l’encontre du droit international. En effet, la France viole le Traité de Non-prolifération de 1968, en continuant à augmenter sa flotte nucléaire. De plus, depuis le 7 juillet 2017, les Nations Unies ont adopté un Traité d’interdiction des armes nucléaires. Ainsi, les armes nucléaires ne sont pas seulement immorales, elles sont illégales. La CGT exige que la France : ratifie et applique le Traité d’Interdiction des Armes Nucléaires de l’ONU ; renonce à porter son budget militaire à 2% du PIB ; se retire de l’OTAN ; s’engage résolument à construire une politique de Paix et de prévention des conflits en application de la Charte des Nations Unies et des résolutions de l’ONU pour une culture de la Paix. La CGT vous invite à signer la pétition du Mouvement de la Paix, exigeant de la France la ratification du Traité d’Interdiction des Armes Nucléaires : Soyons nombreux à participer aux marches pour la Paix, le samedi 22 septembre 2018 et aux rassemblements pour la ratification du Traité d’interdiction des armes nucléaires, le dimanche 14 octobre 2018. Marchons ensemble pour un monde de solidarité, de justice, de liberté, d’égalité, de fraternité et de Paix !
L’éditorial d’Albert Camus dans le journal Combat le 8 août 1945, 2 jours après le bombardement d’Hiroshima et la veille de celui de Nagasaki, qui ont été lus à Valduc lors de notre action du 6 août dernier : « La civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie. Il va falloir choisir, dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou l’utilisation intelligente des conquêtes scientifiques. (…) Déjà, on ne respirait pas facilement dans un monde torturé. Voici qu’une angoisse nouvelle nous est proposée, qui a toutes les chances d’être définitive. (…) Mais nous nous refusons à tirer d’une aussi grave nouvelle autre chose que la décision de plaider plus énergiquement encore en faveur d’une véritable société internationale, où les grandes puissances n’auront pas de droits supérieurs aux petites et aux moyennes nations, où la guerre, fléau devenu définitif par le seul effet de l’intelligence humaine, ne dépendra plus des appétits ou des doctrines de tel ou tel État. Devant les perspectives terrifiantes qui s’ouvrent à l’humanité, nous apercevons encore mieux que la paix est le seul combat qui vaille d’être mené. Ce n’est plus une prière, mais un ordre qui doit monter des peuples vers les gouvernements, l’ordre de choisir définitivement entre l’enfer et la raison. »